Le jeudi 09 août 2007
Église de Pontaumur
Dans le cadre du festival Bach en Combrailles
Chœur Régional d’Auvergne
Ensemble les Folies Françoises
Salomé HALLER, soprano
Stephan MACLEOD, basse
Patrick COHËN-AKENINE, direction
Johann Sebastian BACH
– Concerto in dialogo
– Cantata Selig ist der Mann BWV32
– Cantata Liebster Jesu mein Verlangen BWV49
– Cantata Ich gehe und suche mit Verlangen BWV57
Le corpus des cantates de Bach permet dans son immense richesse toutes sortes d’associations et de lectures. Il est bien naturel de regrouper trois cantates faisant dialoguer l’âme et son sauveur en une même construction. Cette conversation sacrée est en fait limpide, emplie d’une rhétorique quasi théâtrale, et pleine de conventions faciles à comprendre. Le soprano est l’âme tandis que la basse, vox dei, lui répond. Le choix des interprètes détermine donc l’ensemble du projet. Salomé Haller a une voix claire et charnelle, loin des sopranos désincarnées habituellement recherchées dans ce répertoire. L’appui de la cantatrice sur les mots est rempli d’élégance et permet de suivre le texte avec facilité. La vocalisation est aisée et les nuances bien amenées. Stephan Macleod décevra ceux qui veulent un Dieu impressionnant et majestueux. La voix est plutôt claire et le style est toujours simple sans jamais la moindre emphase. La diction est peu articulée. Il s’agit d’un sauveur bonhomme plus aimable qu’impressionnant. Ceci fait de ce choix interprétatif un moment agréable, presque léger et en tout cas pacifique et réconfortant. Les tourments passent vite, tout semble aller de soi. L’âme ne vit pas de souffrances insupportables et elles paraissent bien vite oubliées, tant un accueil aimable lui est fait.
Le chœur intervient pour des courts moments de chorals chantés avec ce qu’il faut d’ampleur et un grand calme. L’orchestre est limpide et très attentif et a un côté théâtral sans excès. Le continuo fait la part belle au clavecin sauf dans la BWV 49, dans laquelle le très bel orgue, admirablement mis en valeur par François Saint-Yves, est très présent, surtout dans la sinfonia. Patrick Cohën-Akenine dirige avec souplesse ces conversations élégantes avec un esprit plus dansant que théâtral. La réussite de ce très beau CD vient de l’élégance de ton et du raffinement de l’interprétation. La prise de son est aérée et permet une écoute agréable de tous les instruments sans en privilégier aucun tandis que les voix sont bien présentes.